Numérisation

Cet approfondissement thématique fait partie du dossier pédagogique "oui, allo ?"
 

Les thèmes suivants le complètent :

 

Pour chaque chapitre traité, les principaux aspects abordés sont mis en évidence :
société , environnement , économie et les deux dimensions : spatiale (ici et dans d'autres pays) et temporelle (passé, présent et futur).
 

Le fossé numérique

Le smartphone pose un problème non seulement parce que c’est un objet qui est fabriqué puis détruit, ce qui a un impact sur l’environnement, mais aussi parce que c’est un objet qui est toujours connecté – ce qui de fait le place au centre d’enjeux beaucoup plus vastes : économiques, géopolitiques et sociaux.

Être connecté dans les pays en développement 

Bien qu’il ne soit pas facile d’obtenir des chiffres significatifs, la téléphonie mobile et l’internet connaissent une croissance importante dans les pays en développement. La communication mobile permet d’accroître les échanges même dans les zones rurales où les routes, les services postaux et les lignes téléphoniques fixes sont limités ou peu fiables.


Source: Carte. Combien d’abonnés à la téléphonie mobile en Afrique ? (01.2020)

Pour de nombreux Africain-e-s, un smartphone est désormais presque aussi important que l’électricité, l’eau ou les toilettes. Selon l’institut britannique d’études de marché Ovum, près de 294 millions d’Africain-e-s ont utilisé un smartphone en 2016, et ce nombre a doublé au cours des trois dernières années. D’ici 2021, ce nombre devait dépasser les 900 millions.

Le smartphone est le moyen le plus simple d’accéder à internet et permet à nombre de personnes d’avoir accès à l’information et à l’éducation. Ce qui manque, souvent, c’est la possibilité de le charger. Voilà pourquoi, en Afrique, le marché des modèles plus simples, moins chers et moins énergivores représente les deux tiers des téléphones vendus.

Le fossé numérique mondial 

 

Soixante pour cent de la population mondiale – soit quelque 4,66 milliards de personnes – est connectée à l’internet, et plus de 90 % d’entre elles le sont via des smartphones. En Afrique, où le réseau fixe est le moins développé au monde (trois connexions pour 100 habitants), on compte 107 abonnements au téléphone mobile pour 100 habitants dans la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient et 72 dans la zone Afrique subsaharienne. Par rapport à l’infrastructure requise pour la téléphonie fixe, les antennes des réseaux mobiles sont plus faciles à installer et moins coûteuses. Il n’est donc guère étonnant que les campagnes africaines comptent davantage d’antennes que de poteaux électriques ou de fontaines d’eau potable. Les 40 % restants de la population mondiale n’ont pas accès à l’internet, avec en tête l’Inde, la Chine, le Pakistan et le Nigeria, avec 1,56 milliard de personnes non connectées ; et cela, alors que le continent asiatique connaît une forte croissance économique, principalement grâce aux grandes économies chinoise et indienne. 

Cette fracture numérique est particulièrement forte dans les zones plus rurales, tant en Chine qu’en Afrique, où l’on constate encore un manque d’infrastructures et de compétences numériques malgré la croissance rapide de la téléphonie mobile. Contrairement à ce qui se passe avec l’utilisation d’internet, ne pas savoir lire et écrire n’est pas un obstacle à l’utilisation d’un téléphone portable – un atout dans de nombreux pays africains où le taux d’analphabétisme demeure élevé, cette forme de communication constituant un avantage certain.

 

Petites entreprises

 

Le téléphone portable est devenu un outil de communication important pour les petites entreprises du Sud. Dans les régions mal desservies par les routes et où les distances sont longues, le téléphone portable permet d’éviter les déplacements inutiles. Les petits commerçants et les agriculteurs, par exemple, l’utilisent pour contacter leurs fournisseurs et se renseigner sur les prix actuels du marché. Dans les villes, les chauffeurs de taxi et autres prestataires de services connectés à un réseau mobile voient leur clientèle augmenter.


Source : francetvinfo.fr. En Afrique, le boom du téléphone portable dope l'économie.

Un exemple vertueux nous vient du Kenya : en 2007 déjà – alors qu’en Italie par exemple, l’utilisateur moyen n’était toujours pas familiarisé avec les paiements par smartphone – à Nairobi, les gens commençaient à payer les salaires, les factures, les frais de scolarité et même les fruits au marché avec leur téléphone portable grâce au système de paiement en ligne (M-Pesa).

 

Opportunités et risques futurs

 

En Europe, le fait que de nombreux migrant-e-s et réfugié-e-s disposent d’un téléphone portable surprend encore. Ces personnes entreprennent de longs voyages, insidieux, périlleux. Pour elles, posséder un smartphone est d’une importance capitale pour pouvoir communiquer avec leur famille et échanger des informations sur les risques et les possibilités de voyage. 

Les nouvelles possibilités offertes par les téléphones mobiles doivent être mises en balance avec les conséquences de l’augmentation massive de la demande. Une période de forte demande comme celle qui vient de s’écouler durant la pandémie, combinée à la pénurie de silicium des pays fournisseurs asiatiques, a conduit à une carence de puces – un circuit électronique miniaturisé produit à partir de cette matière première – qui se fait sentir encore aujourd’hui. Les problèmes environnementaux, qui vont s’aggravant, liés à l’exploitation des ressources naturelles et de l’élimination des déchets, sont également des exemples de conséquences possibles.

 
   
Usages et abus

Être connecté : usages et abus 

Le fait d’être toujours connecté présente des avantages importants pour la socialisation quotidienne, tant au travail qu’en privé. Les informations et les nouvelles nous parviennent en temps réel, les e-mails peuvent être lus à tout moment via les appareils mobiles, et les médias sociaux nous permettent de communiquer en permanence avec un grand nombre de personnes. En outre, de plus en plus d’applications nous permettent de gagner du temps : il suffit par exemple de passer le smartphone sur un écran pour payer les aliments et les boissons aux distributeurs automatiques. D’autres applis calculent le nombre de pas effectués dans une journée pour savoir si l’on bouge suffisamment pour notre santé. De plus en plus de personnes ne peuvent se passer de leur smartphone, car de nos jours, il faut être connecté, tout le temps (voir aussi le chapitre sur La dépendance aux smartphones).

On finit par avoir le regard et l’esprit rivés sur son téléphone portable en permanence : on emporte son chargeur partout de peur de manquer de batterie, le smartphone fait partie du mobilier de la chambre à coucher, (toujours allumé) et on le consulte fréquemment, à tout moment, de peur de manquer une notification. Ce type de comportement a un nom : la « nomophobie » ou « NO MObile phone PHOBIA », qui désigne la peur irrationnelle d’être « déconnecté ». Le terme a été forgé en Angleterre en 2008, lors d’une étude commandée par le gouvernement britannique pour étudier la corrélation entre le développement des troubles du spectre anxieux et l’utilisation excessive des téléphones portables. L’étude a révélé qu’environ 53 % des Britanniques qui utilisent des téléphones portables souffraient d’appréhension et d’anxiété à un niveau élevé lorsqu’ils « perdent leur téléphone mobile, que celui-ci est mort et s’éteint, qu’il n’a plus de crédit pour appeler ou envoyer des SMS ou qu’il n’y a pas de couverture de signal ». Pour les personnes qui souffrent de ce trouble, il devient essentiel de rétablir le contact avec le monde réel (plutôt qu’avec le monde numérique), de rétablir des relations interpersonnelles dans la vie réelle, en face à face. Le traitement de la nomophobie est encore très limité aujourd’hui ; il est conseillé aux personnes qui en souffrent de privilégier les comportements qui distraient de l’utilisation du smartphone, comme peindre, jardiner, jouer en plein air, etc.


Source : Pratique.fr. « Addiction au smartphone : 3 conseils pour s'en débarrasser »

S’il est important d’apprendre à utiliser les smartphones et de profiter de leurs nombreux avantages, il est également important de veiller à ne pas en abuser:  pour l’amour de sa propre santé et pour les effets parfois cachés et insidieux que le fait d’être connecté en permanence peut avoir.

Vie privée

Les jeunes s’adonnent à diverses activités sur internet : chatter avec des amis, flirter avec des connaissances faites sur le net, discuter par le biais de services de messagerie instantanée et de médias sociaux, partager des centres d’intérêt et des photos, regarder des vidéos sur YouTube ou des séries en streaming, faire des recherches pour les devoirs scolaires et jouer à des jeux vidéo. Ils satisfont ainsi leur besoin d’appartenance, d’échange, d’apprentissage et de divertissement. Mais ils risquent également d’être confrontés à des phénomènes tels que les fake news, les contenus extrémistes et pornographiques, le harcèlement sexuel, la cyberintimidation, le cybermobbing et le sharenting.

Protéger ses données et sa vie privée est sans nul doute un antidote efficace contre les dangers de plus en plus répandus sur le net. Avec les smartphones, cela peut se faire en modifiant les paramètres : des mots de passe aux différents profils, en passant par la géolocalisation. Et aussi en vérifiant ses paramètres régulièrement, notamment après les principales mises à jour logicielles.

Les infox ou fake news

En Suisse, 84 % des jeunes utilisent régulièrement les réseaux sociaux comme sources d’information. Mais comment distinguer les vraies nouvelles des fausses, les images authentiques des images manipulées ? Ces phénomènes ont toujours existé, mais avec l’avènement d’internet et surtout des médias sociaux, les fausses nouvelles deviennent instantanément virales. Non seulement elles prolifèrent, surtout en période préélectorale, mais elles font désormais partie de notre quotidien. Rien qu’au cours des cinq premiers mois de 2020, plus d’un demi-million de fake news (ou infox) ont été publiées au sujet de la pandémie de coronavirus, selon une étude de l’université Cornell qui a analysé 38 millions d’articles parus en anglais pendant cette période. C’est également ce qu’a déclaré Umberto Eco en 2015 lors d’une conférence qu’il a tenue à l’université de Turin : « Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité ». Étant donné que 48 % des jeunes se fient à leurs propres connaissances pour reconnaître d’éventuelles infox, il est important que les écoles, mais aussi la société en général, soient en mesure de fournir des outils permettant de dénoncer les contrevérités. 

Source : RTS info, Nouvo. Fake news, méfiez-vous des apparences.

Cyberharcèlement

Une personne peut être insultée ou harcelée par le biais de fausses nouvelles, de photos manipulées, mais aussi de nouvelles et d’images, qui peuvent parfois être embarrassantes, publiées dans des chats privés ou sur les réseaux sociaux. Cela commence souvent par une blague « innocente », qui ensuite se répète, s’amplifie, risquant d’avoir de très graves conséquences. Ces messages de menaces et ces attaques répétées en ligne constituent une forme de harcèlement et, souvent, la victime n’ose pas en parler, bien que le cyberharcèlement soit une infraction pénale.

Les chiffres suivants aident à se faire une idée de l’ampleur du phénomène en Suisse : 25 % des jeunes ont vu leur image dégradée sur internet et 30 % des victimes en souffrent encore longtemps après. Et, malheureusement, cela va parfois si loin que des jeunes mettent fin à leurs jours à cause du harcèlement ou de l’oppression qu’ils ont subis. Cela s’est également produit en Suisse en 2017, lorsque Céline, 13 ans, a mis fin à ses jours, parce qu’une photo osée d’elle, envoyée au garçon qui lui plaisait, a été postée sur Snapchat par un ami du garçon.

Source : RTS info, Nouvo. Fake news, méfiez-vous des apparences.

Selon Angelo Consoli, expert en sécurité informatique et professeur à la SUPSI, 90 % des cyberintimidations ont lieu via les smartphones, notamment en raison de la facilité d’accès à l’internet qu’ils permettent. Il est difficile d’endiguer ce phénomène, mais un moyen de dissuader la diffusion de contenus sensibles pourrait être d’introduire un algorithme sur les différentes plateformes qui bloquerait l’envoi de photos et de messages compromettants en demandant « êtes-vous sûr-e de vouloir poster ceci ? ». Cette approche pourrait être efficace, car les jeunes, en particulier, agissent de manière impulsive.

Sharenting

Seuls 30 % des jeunes se soucient de la visibilité des informations personnelles sur les réseaux sociaux. 32 % d’entre eux sont déjà apparus sur une photo ou une vidéo en ligne sans avoir donné leur consentement. Dans ce contexte, il y a aussi le « sharenting », un néologisme formé à partir des mots sharing, partage et parenting, c’est-à-dire l’habitude de plus en plus répandue des parents de partager sur les réseaux sociaux des photos et des vidéos de leurs enfants. Cependant, une fois qu’elle est dans le réseau, une image y reste pour toujours et il est possible de remonter jusqu’à la personne en question, même une fois qu’elle a atteint l’âge adulte (et sans qu’elle n’ait jamais eu l’occasion de donner son consentement à sa publication). Ces photos pourraient également être utilisées dans le cadre d’actes de cyberintimidation ou de harcèlement en ligne.

 
5G

Les nouvelles connexions, l’avènement de la 5G 

Le volume de données transférées sur le réseau mobile double d’année en année. L’introduction, au milieu des années 2000, de la troisième génération, ou 3G (UMTS), a marqué un changement majeur dans l’utilisation de l’internet à partir du réseau mobile ; dès 2012, l’avènement de la quatrième génération 4G (LTE) a permis d’augmenter considérablement la vitesse de transmission des données en répondant aux demandes. Aujourd’hui, cependant, ces technologies atteignent leurs limites. Avec l’introduction de la 5G, il sera possible d’augmenter considérablement les capacités de transmission de données.

Par rapport aux technologies actuelles de communication mobile (3G et 4G), la 5G présente des avantages essentiels, notamment pour le développement de nouvelles technologies.


Source : Communication mobile : évolution vers la 5G. (UFCOM, 19.08.2021)

Les avantages de la 5G :

  • le temps de réaction (latence) est inférieur à une milliseconde, soit 30 à 50 fois moins qu’avec la 4G,
  • la vitesse de communication est de 10 Gbit/s, c’est-à-dire 100 fois plus rapide que la 4G,
  • le nombre de terminaux pouvant être connectés en même temps est multiplié par 100, ce qui permet d’atteindre un million d’objets connectés par kilomètre carré.

L’évolution des nouvelles technologies pousse donc à l’achat de nouveaux produits et rend les modèles précédents visiblement obsolètes. Selon certaines projections, les livraisons de smartphones de dernière génération devaient atteindre 1,38 milliard d’unités en 2021, soit une augmentation de 7,7 % par rapport à 2020. Il s’agit de la plus forte croissance, en pourcentage, depuis 2015. Cette tendance devrait se poursuivre en 2022 avec une nouvelle croissance de 3,8 % et des livraisons atteignant 1,43 milliard.

La Chine devrait représenter près de 50 % de toutes les livraisons annuelles de smartphones 5G, tandis que la demande de téléphones 4G de milieu et de bas de gamme reste forte sur les marchés émergents après le ralentissement des achats provoqué par la pandémie.

Connexions terrestres en Suisse

Si les nouveaux services offerts par la 5G apportent incontestablement des avantages, l’installation de nouvelles antennes suscite également des craintes. Ces nouvelles installations sont nécessaires pour augmenter la capacité du réseau 4G (étant donné que le volume de données transmises double presque chaque année) et pour activer la 5G, puisque la plupart des antennes existantes utilisent déjà la totalité du quota de transmission de données disponible, surtout dans les zones urbaines. La Confédération prévoit des valeurs limites plus strictes que la plupart des pays européens en ce qui concerne le rayonnement des antennes de téléphonie mobile. Malgré cela, une grande partie de la population suisse est opposée à la 5G, comme le montre une étude de bonus.ch de 2020.


Source: www.bonus.ch/Pdf/2020/Telephonie-mobile-5G.pdf

Les réponses concernant les motivations des participants contre la 5G révèlent d’importantes différences régionales. Les risques sanitaires sont la première préoccupation de 75,6 % des Suisses italiens, alors que ce chiffre n’est que de 41 % du côté alémanique ; les Suisses alémaniques sont en effet sensiblement divisés entre les risques sanitaires et environnementaux : 40,4 % des utilisateurs de cette région linguistique sont principalement préoccupés par l’impact environnemental de la 5G, un pourcentage qui tombe à 17,1 % pour les Suisses des régions italophones et à 25,7 % pour les Romands.

 

Connexions intercontinentales

Les connexions intercontinentales (internet et téléphonie) se font par câbles sous-marins à raison de 99 %. Récemment encore, les grandes entreprises nationales de télécommunications étaient seules responsables de leur gestion et de leur mise en œuvre. Cependant, ces dernières années, les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ont livré une concurrence féroce aux entreprises de communication pour connecter le monde à l’internet et à la téléphonie mobile ; ce qui amène ces géants du web à se partager, dès 2019, plus de 50 % de l’infrastructure.


Source: https://www.submarinecablemap.com/#/

Ces connexions intercontinentales représentent un enjeu économique majeur, car, d’une part, elles constituent actuellement le moyen le plus efficace d’accroître encore les parts de marché et, d’autre part, elles permettent de contrôler les précieuses données qui y circulent, souvent comparées au « pétrole du XXIe siècle ». Le fait que ces infrastructures ne puissent être créées ou entretenues par les États n’est pas anodin et donne à une poignée de multinationales un contrôle quasiment illimité sur un secteur omniprésent et actuellement très peu réglementé, malgré les impacts majeurs qu’il a sur les populations : l’accès à l’information, le respect de la vie privée, la santé.

 
Energie

Connexion et consommation d’énergie 

 

Une étude réalisée en 2018 par deux professeurs de l’université canadienne McMaster, qui se sont penchés sur la chaîne de production des appareils mobiles, mais aussi sur les centres de données qui traitent et stockent les données des téléphones portables, affirme que d’ici quelques années, les smartphones seront les appareils les plus nuisibles à l’environnement. Bien qu’à l’utilisation ils ne consomment que peu d’énergie, leur cycle de production implique pas moins de 85 % des gaz à effet de serre produits par cette catégorie. En particulier, la production d’un nouveau smartphone – et l’extraction des matériaux rares qu’il contient – nécessite la même quantité d’énergie que dix ans d’utilisation d’un appareil.

Ces dernières années, la consommation de trafic de données a augmenté en moyenne de 52,7 % par an, et avec l’avènement de la 5G, on estime que cette consommation va tripler dans les années à venir.


Source : Chance5G: Ericsson Mobility Report 06/2020

Selon une étude réalisée en 2020 par le Haut conseil pour le climat français, en dix ans, les émissions de gaz à effet de serre devraient augmenter de 2,7 à 6,7 millions de tonnes équivalent CO2 d’ici à 2030. Cette augmentation est due à la production de smartphones, mais aussi à la construction de nouveaux réseaux de télécommunication et de centres de données pour les innombrables services d’informatique en nuage, qui sont nécessaires à leur bon fonctionnement. L’internet a représenté, en 2018, environ 4 % des émissions totales de CO2 dans le monde, et on estime que ce chiffre atteindra 14 % dans moins de 20 ans.

 

Dans quelle mesure mon smartphone pollue-t-il ?

On se pose dès lors la question suivante : combien chacun de nous pollue-t-il avec son téléphone ? La réponse dépend bien sûr dans une large mesure de l’usage qui en est fait et des paramètres pris en compte pour effectuer le calcul. Par exemple, en 2020, les Italiens ont consommé en moyenne 9,1 Go de données mobiles par mois, ce qui correspond à une consommation moyenne d’énergie de 68,25 KWh. A partir de là, le calcul devient assez simple : pour chaque Go consommé avec la 4G, 7,5 KWh d’énergie sont nécessaires. Etant donné qu’en Italie chaque KWh d’énergie produite émet en moyenne 0,36 kg de CO2, chaque Go de données mobiles consommé équivaut à une émission de 2,7 kg de CO2.

Même si le trafic de données mobiles représente aujourd’hui une part mineure des émissions mondiales de CO2, les données montrent qu’il deviendra bientôt un facteur incontrôlable en raison de sa croissance rapide et exponentielle. De nombreuses applications sont très gourmandes en données, avec au premier rang les applications de streaming, qui sont les principaux coupables. En pratique, les flux vidéo représentent environ 1 % des émissions mondiales de CO2.

Grâce au calcul de l'empreinte carbone, vous pouvez estimer votre consommation annuelle moyenne de données mobiles et les émissions de CO2 associées en quelques secondes. Le résultat indique également le nombre d'arbres que vous devriez planter chaque année pour compenser vos émissions. Voici un exemple de calcul:

Essayez de calculer votre empreinte écologique en cliquant ici.

 
Sources

Des sources, pour aller plus loin

La fracture numérique mondiale, qu'est-ce que c'est et pourquoi on risque l'inégalité sociale après le Covid ?
Près d'une personne sur deux dans le monde n'a pas accès à l'internet. Une fracture numérique exacerbée par la crise de la pandémie. C'est pourquoi le Forum économique mondial a tiré la sonnette d'alarme sur l'"inégalité numérique". Lire l'article complet (27.01.2021) et regarder la vidéo TEdTalk : réduisons la fracture numérique (vidéo transcrite en français/17.06.2018).

La crise des réfugiés vue à travers leurs smartphones
Une courte vidéo raconte l'arrivée d'un migrant en Europe. Le point de vue est original : l'écran du smartphone d'un réfugié. Regarder la vidéo produite par BBC Media Action

Jeunes et médias - Portail d'information pour la promotion des compétences médiatiques
Être connecté en permanence comporte le risque de tomber sur des phénomènes tels que les "fake news", les contenus extrémistes et pornographiques, le harcèlement sexuel ou la cyberintimidation. Dans cette section, nous vous informons sur les principaux sujets concernant l'utilisation des médias numériques par les enfants et les jeunes. Consulter le dossier.

Information et désinformation
Un dossier de RTS Découverte pour mieux comprendre le phénomène des Fake news. On y apprend que ce phénomène existe depuis longtemps. Le dossier comprend notamment un lexique, un petit manuel de la vérification de l’information et une série d’articles expliquant comment débusquer la désinformation. Consulter le dossier.

Cyberharcèlement, l'enfer du clic
David, journaliste sportif de la RTS, reçoit des menaces de mort pour un commentaire en cours de match. Jacqueline est harcelée sur les réseaux sociaux par son ex. Jean est traîné dans la boue publiquement pour une critique sur Twitter. Se frotter aux réseaux sociaux, c’est s’exposer à la haine, à une rage anonyme, qui peut se déchaîner jusqu’à pousser au suicide. Victimes de harcèlement numérique et trolls, ceux qui fabriquent ces armes de destruction virtuelle, témoignent face à la caméra. (Temps présent du 29.10.2020)

Prévention de la criminalité et du cyberharcelement
Aujourd’hui, rares sont les jeunes qui n’ont pas accès à Internet. Ils sont même nombreux à l’avoir toujours sur eux, pour ainsi dire, puisqu’ils se déplacent avec leur smartphone. Or, même si cette génération est la première à tutoyer le monde numérique, les parents et les enseignants doivent avertir les jeunes sur les dangers et les enjeux d’Internet. Voir le dossier de la prévention suisse de la criminalité. Et à l'école si vous êtes enseigant-e, parent, élève, victime ou témoin d'une situation de harcèlement scolaire vous trouvez des aides et des instructions mis à disposition par le canton Genève.

Surexposition aux écrans et sharenting menacent l’avenir des jeunes enfants
L’usage intense des médias numériques constitue une menace très sérieuse pour la petite enfance. La surexposition aux écrans peut avoir des conséquences délétères sur le développement physique, cognitif, émotionnel et social des très jeunes enfants. L’habitude prise par leurs parents de partager sans précaution des images de la vie quotidienne de leurs enfants sur les réseaux peut nuire à leur personnalité. Lire l'article sur educationauxmedias.ch (21.06.2021)

Téléphonie mobile et 5G - Clarification de la gestion des antennes adaptatives
Aide à la mise en œuvre pour la gestion des antennes adaptatives avec un document qui apporte des précisions sur la manière de calculer le rayonnement de ces antennes tout en respectant le niveau de protection en vigueur. Avec des réponses aux questions les plus fréquemment posées sur la téléphonie mobile et la 5G. Voir le dossier de l'OFEV (23.02.2021)

De 44% à 65% d'avis favorables - en deux ans, la 5G a gagné en popularité !
En 2020, le peuple suisse s'opposait majoritairement à la 5G. Deux ans plus tard, les avis ont considérablement changé. La dernière enquête de satisfaction annuelle du comparateur en ligne bonus.ch sur la télécommunication, réalisée auprès de plus de 1300 personnes, démontre en effet que la 5G a gagné en popularité depuis sa mise en place en Suisse. Lire le résumé de l'étude sur bonus.ch (16.3.2022)

Câbles sous-marins, comment la société française Orange nage avec Google et Facebook
Après Dunant avec Google, le géant français des télécommunications Orange s'apprête à mettre en service avec Facebook un deuxième câble sous-marin relié aux États-Unis. Tous les détails dans cet article du Journal du Geek (13.2.2021)

Pourquoi la 5G gonflera notre consommation d'énergie
Les débats autour de l'attribution des fréquences de la cinquième génération de téléphonie mobile (5G) inondent les pages de nos journaux, mais les conséquences de son introduction sur la consommation d'énergie ne sont pratiquement pas discutées. Lire l'article de La Tribune (01.12.2020).

Dossier sur les téléphones mobiles
Alliance Sud a publié un intéressant dossier sur les téléphones mobiles. En particulier, il aborde différents aspects, parmi lesquels un large espace est consacré à la numérisation. Voir le dossier en ligne (25.3.2020)

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L'utilisation des smartphones en Afrique (en allemand)
Pour de nombreux Africains, les smartphones sont devenus presque aussi importants que l'électricité, l'eau ou les installations sanitaires. Selon l'institut britannique d'études de marché Ovum, près de 294 millions d'Africains ont utilisé des smartphones en 2016, et leur nombre a doublé au cours des trois dernières années. Et d'ici 2021, il devrait être supérieur à 900 millions. Lire l'article complet.