L'Intelligence artificielle

Réfléchir sur l’Intelligence Artificielle (IA) est important pour l’Éducation en vue d’un Développement Durable (EDD), car l’IA est déjà présente dans de nombreux domaines et jouera à l’avenir un rôle encore plus important. Les apprenants doivent comprendre de quelle manière l’IA influence la durabilité, quelles sont les questions éthiques soulevées et quelles connaissances interdisciplinaires sont nécessaires pour aborder l’IA. En portant leur attention sur l’IA, les apprenants apprennent à prendre des décisions, à encourager la durabilité et à éviter les effets négatifs de l’IA. (Texte de ChatGPT).

Introduction

Les informations suivantes sur l'EDD sont disponibles en PDF: Pertinence EDD

éducation21 souhaite permettre au personnel enseignant et aux institutions de formation d’avoir facilement accès à l’EDD au niveau de leur pratique. Outre les questions de fond se rapportant au sujet, il est primordial de prendre conscience des urgences écologiques et sociales qui contribuent à la pertinence du thème. Il s’agit aussi de se demander quelle est l’importance du sujet dans le quotidien concret des apprenant.e.s. Les réflexions suivantes se fondent sur les informations de base.

1. Pertinence EDD

Pourquoi aborder le sujet de l’IA en classe et à l’école ? Qu’il s’agisse des smartphones ou des ordinateurs, des objets domestiques, des moteurs de recherche en ligne, des réseaux sociaux, de différents jouets, de jeux en ligne et autres : les apprenants et les apprenantes sont aujourd’hui déjà entouré.e.s d’IA et la tendance est à la hausse. Et surtout, les directions d’école et le personnel enseignant seront amenés toujours plus à se demander « combien » d’IA ils et elles souhaitent dans leur école et en particulier dans leur enseignement, pour autant que cela puisse être financé. Les programmes d’apprentissage fondés sur l’IA promettent par exemple de gros progrès en matière d’apprentissage car ils analysent les résultats et également en partie le comportement des apprenant.e. et proposent, selon la situation, des exercices plus faciles ou plus difficiles. Aujourd’hui déjà, il y a des programmes qui, sur la base de la mimique de l’enfant, détectent par caméra si ce dernier s’ennuie, se sent dépassé, est insuffisamment sollicité, concentré, distrait ou autre. Alors que les enseignant.e.s devraient avoir au quotidien dans leur pratique une vue d’ensemble de tous les apprenant.e.s d’une classe, les programmes IA y parviennent (potentiellement) sans peine. Une telle différenciation dans la salle de classe permet d’espérer des progrès plus importants en matière d’apprentissage, car les différents types d’apprentissage peuvent bénéficier d’un encouragement individuel. Il est important de souligner que l’utilisation d’une telle IA exige une discussion d’un point de vue pédagogique, moral, didactique, etc. Dans ce contexte, il y a lieu de se demander aussi ce qu’il faut enseigner aujourd’hui à l’école aux apprenant.e.s. Cette question revêt une grande importance car personne ne peut vraiment savoir, à partir des urgences écologiques et sociales, comment se présentera la société de demain. De ce fait, personne ne peut dire précisément, quels savoirs et quelles compétences il faudra à la jeune génération. Malgré tout, il est possible d’énoncer, concernant la gestion de l’IA, quelques compétences techniques spécifiques : Des connaissances de base sur le mode de fonctionnement des systèmes d’IA (par ex. le rôle des données d’entraînement). Des connaissances de base sur les utilisations de la vie courante dans lesquelles l’IA intervient. La capacité d’avoir une réflexion critique sur les possibilités et les limites de l’IA. La capacité d’avoir une réflexion critique sur les débats actuels et les mythes qui entourent l’IA.   Les nombreuses possibilités de l’IA recèlent aussi des dangers potentiels. Concernant les logiciels d’apprentissage personnalisés, il y a un risque de discrimination algorithmique. Il se peut qu’une telle IA sous-estime les capacités des apprenant.e.s en raison de leur contexte social. Il n’est pas établi clairement non plus quels problèmes se posent en matière de protection des données et du consentement des mineur.e.s. Et il s’agit de ne pas oublier les possibilités de tromperie, de plagiat et d’abus des droits d’utilisation par l’intermédiaire de l’IA. C’est la raison pour laquelle il est important d’aborder à l’école la question de la valeur du travail honnête. Par cette réflexion, on touche peut-être au défi le plus important dans le contexte de l’IA et de la jeune génération. Le fait que l’IA est aujourd’hui déjà plus efficace que les humains surtout dans des domaines intellectuels et qu’elle leur est donc supérieure a de quoi ébranler l’estime de soi de l’individu. Pendant des siècles, l’être humain est parti du principe que sur le plan intellectuel, il était le meilleur au monde. Et bien que la science ait pu démontrer à quel point les performances cognitives d’autres espèces animales pouvaient être stupéfiantes, la conviction de la supériorité intellectuelle de l’Homo Sapiens s’est maintenue. Les progrès de la technologie de l’IA montrent toutefois aux humains, dans des domaines de plus en plus nombreux, la supériorité de l’IA. Alors que beaucoup pensaient encore que l’IA ne pourrait jamais réaliser un travail créatif, elle a pu le faire également. En définitive, ce qu’il faut à l’IA pour y arriver, c’est des quantités monumentales de données. Et plus une IA a de données à disposition, plus elle est capable de reconnaître précisément des schémas et plus elle sera intelligente, créative, etc. Dans la mesure où les IA vont prendre encore davantage de place dans la société, les humains ont besoin d’une solide estime de soi afin de combattre un sentiment d’infériorité. L’école et le personnel enseignant peuvent aider les enfants à construire une telle estime de soi en réfléchissant par exemple avec les apprenant.e.s sur ce qui distingue les humains d’une IA, pourquoi il en est ainsi et ce que cela signifie pour leur vie. Il est possible en particulier d’aborder dans ce contexte la capacité d’avoir des émotions et des sentiments et de pouvoir les exprimer. ChatGPT s’exprime de la manière suivante à ce propos : « Il se peut que l’apparition des IA représente un « affront » supplémentaire [au sens où l’entend Sigmund Freud] pour l’humanité, car elle nous montre qu’il est possible de créer des machines intelligentes capables d’exécuter des tâches similaires à celles des humains. Cela pourrait être considéré comme un défi pour notre identité d’êtres créateurs et créatifs. Il convient toutefois de souligner que l’apparition des IA ne doit pas signifier obligatoirement que nous avons moins de valeur ou d’importance en tant qu’êtres humains. L’IA peut plutôt être considérée comme une extension et une amélioration de nos capacités et de nos potentiels. L’IA peut nous aider à résoudre des problèmes complexes et à faire de nouvelles découvertes que nous ne pourrions pas maîtriser seuls. En fin de compte, l’importance de l’IA et de son rôle dans la société dépend de la manière dont nous en faisons usage et dont nous la construisons. Nous devons être conscients que le développement des IA représente à la fois des chances et des défis et nous devons nous appliquer à gérer son développement de manière responsable et en accord avec nos valeurs et nos buts en tant que société. » (ChatGPT, 2023) Ces diverses réflexions montrent que le sujet de l’« IA » a bien sa place dans l’école et l’enseignement. En quoi consiste l’interaction entre l’IA d’un côté et l’environnement, la société et l’économie de l’autre ? Il existe une interaction complexe entre l’Intelligence Artificielle d’un côté et l’environnement, la société et l’économie de l’autre. Le nombre croissant de grands parcs de serveurs requiert d’une part des surfaces de terrain importantes et, en second lieu, cela nécessite de grandes quantités de courant ; ceci est dû en partie au système de refroidissement qui empêche les serveurs d’avoir une température trop élevée. Afin de combattre cette nuisance environnementale et les coûts d’électricité élevés des entreprises, les parcs de serveurs sont installés de plus en plus dans des régions plus froides comme la Scandinavie mais également dans des cavités où des dispositifs permettent de récupérer la chaleur générée par les serveurs et de chauffer des maisons. En même temps, l’IA permet d’optimiser des processus et des étapes de travail, ce qui conduit à ménager les ressources et à économiser de l’énergie. Mais en raison de cette hausse d’efficacité, il y a le risque d’un effet rebond aussi bien au niveau de la production des biens que de la consommation. S’ajoute à cela la perte potentielle de places de travail. Si l’on ne prévoit pas des mesures d’atténuation au niveau financier et structurel, cela créera des problèmes sociaux. Indépendamment des difficultés économiques, l’idée d’être remplacé par des IA dans de nombreux domaines de la vie ou d’y être subordonné pousse à douter de soi. Mais là aussi, l’IA peut, sous la forme de chatbots de conversation ayant un rôle d’amis, venir en aide en essayant de préserver l’estime de soi des usagers et usagères par des paroles encourageantes. Là aussi, les IA qui agissent moralement doivent être programmées de manière appropriée. Il est nécessaire ici que la société décide selon quelles valeurs et comment une IA devrait agir. Concernant les IA dans les voitures autonomes, la programmation, respectivement l’entraînement de l’IA, décide de la vie et de la mort des usagers et usagères de la circulation. D’un autre côté, les IA morales peuvent, en raison de leurs capacités d’analyse, aider des entreprises dans leurs décisions et veiller à davantage de durabilité. Source: éducation21 Ces relations entre l’environnement, la société et l’économie d’un côté et l’IA de l’autre mettent en lumière la complexité du sujet. Et ces explications ne sont pas exhaustives. Des applications IA enregistrent par exemple des données des usagers et usagères qui offrent à des entreprises ou à des particuliers de nombreuses possibilités favorables ou défavorables aux consommateurs.trices. Et surtout, il faut aussi se demander qui tire le plus profit des applications de l’IA. Les riches entreprises des pays industrialisés se trouvent sans doute ici dans une meilleure posture que les entreprises agricoles de l’hémisphère sud. Les premières disposent en premier lieu de davantage de moyens financiers pour utiliser sur leurs sites la technologie la plus moderne. Quant aux entreprises agricoles du Sud, elles auraient besoin d’une IA pour accroître leur efficacité afin d’augmenter leurs rendements et de s’assurer des moyens d’existence. Cela se manifeste par exemple dans le domaine des soins. Dans les régions du Sud, le personnel médical n’est pas en mesure de maîtriser toutes les tâches nécessaires au traitement des patient.e.s. Ceci s’explique entre autres par le manque de personnel qualifié et d’autre part par le manque de systèmes de diagnostic fondés sur l’IA, offrant une aide efficace pour établir un diagnostic. Les soins de santé s’en trouveraient améliorés. Mais il faudrait à cet effet une collecte de données étendue, des professionnel.le.s spécialisé.e.s et une infrastructure adaptée aux progrès, ce qui est absent dans beaucoup de régions, sans parler de l’aspect financier. Pour améliorer leurs IA, certaines entreprises d’IA investissent dans des employé.e.s qui préparent des données d’entraînement pour les IA – c’est-à-dire font du codage. Les conditions de travail de ces personnes sont mauvaises. Et là, il y a le risque de voir naître un nouveau prolétariat, celui du codage. De manière générale, un accès plus facile à l’IA menace la sécurité. Ainsi, des deepfakes (enregistrement vidéo ou audio réalisé ou modifié grâce à l’IA), des Chatbots, des attaques de hackers, etc. menacent la sécurité avec une intensité nouvelle. Ces réflexions éclairent les interactions complexes entre l’IA, l’environnement, la société et l’économie.

2. Questions EDD et compétences EDD

Questions EDD et compétences EDD Les questions EDD énumérées ci-dessous se caractérisent par leur complexité. Cela signifie que les réponses ne sont pas soit bonnes soit mauvaises, mais qu'elles doivent être discutées. C'est pourquoi ces questions peuvent servir de base à des discussions, des activités, des projets ou autres en classe ou au niveau de l’institution de formation. Niveau individuel : Dans quels domaines de ma vie les IA devraient-elle jouer un rôle ? Dans lesquels non ? Pourquoi ? Est-ce qu’un ami-IA me fait du bien ? Comment puis-je renforcer mon estime de soi face aux progrès des IA ? Qu’est-ce que l’IA ne peut pas faire ? Quelles données me concernant suis-je d’accord de fournir, lesquelles pas ? Quelles sont les applications qui recueillent des données ? Quelles sont les applications qui utilisent les technologies de l’IA ?   Niveau de la société: Quelle morale faut-il introduire dans l’IA ? Quelles compétences les apprenant.e.s devraient entraîner à l’école, en sachant que les IA, en raison de leur efficacité supérieure, effectuent de nombreux travaux mieux que les humains ? Quels sont les chances et les dangers que comportent les véhicules autonomes ? Qui tire le plus profit des applications de l’IA à moyen terme à l’échelon global ? Qui n’en profite pas ? Comment vivront les gens au cours des années à venir si l’IA exécute à leur place des travaux de plus en plus nombreux ? Comment l’IA peut-elle apporter des réponses positives aux urgences écologiques et sociales ? Compétences EDD selon éducation21 Une réflexion sérieuse sur l’Intelligence Artificielle permet d’exercer des compétences EDD spécifiques. Pour mener à bien une discussion sur les valeurs, il faut une base de connaissances fondées sur des perspectives différentes concernant l’IA, ses possibilités, ses dimensions morales et son influence sur l’environnement et les humaines. C’est à cette condition qu’une pensée en systèmes peut avoir lieu ainsi que, par exemple, une discussion portant sur la question : un ami numérique peut-il et devrait-il remplacer les relations entre humains ? Philosopher sur de telles questions exige en outre que l’on adopte des perspectives différentes. Surtout quand les situations qui occupent le premier plan impliquent plusieurs personnes, par ex. lors de scénarios d’accidents avec des voitures autonomes. Et comme on ne sait pas clairement ce que pourra faire l’IA à l’avenir et à quel degré elle marquera la vie courante, la réflexion sur ce sujet nécessite une capacité d’anticipation. Ceci exige que l’on considère des scénarios d’avenir d’un œil critique et qu’on les questionne, car en raison de la complexité des interactions entre la technologie et la société, il est difficile de prévoir comment l’IA influencera la vie des humains et de la nature. Les réflexions critiques et constructives permettent aussi de concevoir des visions d’un monde durable dans lequel les IA aident les humains à maîtriser des problèmes sociaux et écologiques. Mais cela ne peut réussir que si l’on réfléchit à ses propres valeurs et que la société contribue à définir les buts et les moyens d’utilisation des IA en assumant ses responsabilités.

3. Mise en œuvre en classe

L’Intelligence Artificielle est un sujet pertinent et réalisable à tous les degrés scolaires. L’équipement numérique des écoles et de la salle de classe assure un lien direct avec le contexte de vie des apprenant.e.s. Cela leur permet de se demander où il y a aujourd’hui déjà de l’Intelligence Artificielle et où non. Et là, il est possible de se demander très directement ce que l’IA devrait faire et, surtout, pourquoi ? Ces questions normatives et d’autres encore permettent une multitude d’activités différentes dans l’enseignement. En voici quelques-unes: Comparer l’apprentissage machine à sa propre démarche d’apprentissage en étudiant son processus d’apprentissage personnel : les apprenant.e.s ont pour tâche d’apprendre quelque chose sur un sujet donné. Ils et elles analysent leur façon de procéder et notent les étapes parcourues jusqu’au moment où ils et elles ont appris quelque chose. Jouer à des jeux, une fois avec des gagnant.e.s et des perdant.e.s, une autre fois sans gagnant.e.s ni perdant.e.s (par ex. ne pas compter les buts au foot). Discuter ensuite s’il est important (et à quel point) d’être meilleur.e que les autres dans les jeux (ou dans la vie en général). Transposer la discussion sur les IA qui deviennent de plus en plus performantes. Avec des chatbots comme ChatGPT, produire différents types de textes, les analyser et discuter des chances et des dangers qu’ils comportent. Faire des recherches sur les disparités de l’utilisation de l’IA dans le monde et en discuter. Communiquer avec des avatars de l’IA comme Replika et observer ses sentiments personnels. Se demander ensuite comment une émotion donnée s’explique et examiner en discutant si de telles IA peuvent remplacer ou compléter des amitiés entre humains. À partir d’exemples d’IA concrets, discuter des règles morales qu’il faudrait introduire dans l’IA, (ami-IA, voiture autonome, robots dans les soins, la guerre, la justice, etc.) et élaborer une charte d’éthique appropriée ou rédiger une lettre à l’adresse des entreprises d’IA en y intégrant les conclusions de l’analyse sous forme de requête. En se promenant dans le village ou le quartier, observer les activités humaines et se demander lesquelles devraient être exécutées par des robots. Présenter des concepts comme la maison intelligente (ou faire une visite de logement sur place) et discuter des avantages et des inconvénients. En groupes, faire des esquisses d’un « robot sauveur du climat » qui devrait aider à résoudre les problèmes du changement climatique. Se présenter ensuite mutuellement les idées et discuter de celles qui convainquent le plus et pourquoi. Inviter des parents qui ont affaire à l’IA au niveau professionnel ou privé et discuter avec eux des chances et des dangers. Discuter de qui tire le plus profit de l’IA et qui le moins à l’échelle du globe. Faire répondre un chatbot, par ex. ChatGPT à une question. Vérifier si la réponse est correcte et appropriée et l’analyser d’un œil critique. Utiliser des IA génératrices d’images, par ex. Midjourney ou Stable Diffusion pour réaliser une idée. Analyser en même temps le processus créatif, dans le but de mieux comprendre la contribution humaine, celle de l’IA et l’interaction des deux. Passer en revue les applications de son propre smartphone et essayer de trouver lesquelles font intervenir des technologies de l’IA. Étudier ensemble des contrats d’utilisateurs finals et essayer de repérer quelles données sont collectées concrètement et comment elles sont utilisées.

4. Mise en œuvre dans toute l’école

L’Intelligence Artificielle et ses possibilités concernent aussi l’école en tant qu’institution. Les programmes d’apprentissage fondés sur l’IA permettent par exemple de repenser le quotidien scolaire, la conception des leçons et la fonction des enseignant.e.s. Les propositions suivantes aident à mettre en pratique le sujet dans toute l’école : Organiser une semaine de projet durant laquelle on expérimente différentes formes d’enseignement avec des programmes fondés sur l’IA. Mettre sur pied au niveau interne de l’école une formation continue pour les enseignant.e.s afin de les aider à construire une nouvelle conception de leur fonction d’enseignant.e.s. Organiser un débat lors duquel différents points de vue s’expriment sur les possibilités de l’IA (par ex. des spécialistes de l’informatique, des soins, de l’industrie automobile, de la psychologie, de la philosophie, de la sociologie, de l’ethnologie, etc.). Cours de formation continue pour le personnel enseignant consacrés à l’IA. Utilisation d’outils IA lors de débats internes à l’école.

publié le 16.06.2023

Cycle1

Liens au PER L'élève est capable de ... EN 12 — Découvrir la science informatique. EN 13 — Découvrir et utiliser des outils numériques. FG 11 — Exercer un regard sélectif et critique. FG 16-17 — Reconnaître l'incidence des comportements humains sur l'environnement. FG 18 — Se situer à la fois comme individu et comme membre de différents groupes. FG 12 — Reconnaître ses besoins fondamentaux en matière de santé et ses possibilités d'action pour y répondre. Capacités transversales : collaboration, communication, stratégies d'apprentissage, pensée créatrice, démarche réflexive.
Séquences d'enseignement
	Amitié (avec AI) (Download)  Dans cette séquence d'enseignement les apprenants se penchent sur la question de savoir ce qui caractérise une bonne amitié et à quoi pourrait ressembler une amitié avec l'IA.
	Éducation et morale (Download)  L'objectif de cette séquence d'enseignement est de discuter de ce qui constitue une bonne éducation et des "règles éducatives" qui devraient s'appliquer aux IA
Ressources pédagogiques et films
	Favoriser l’estime de soi à l’école La ressource présente une démarche d'éducation à la santé. Il s’agit de l’analyse d’un programme expérimental (recherche action) mené sur 3 ans et qui vise à comprendre l’importance d’une éducation précoce et globale des compétences psychosociales et de l’estime de soi chez les élèves.
	Toni et Tina Le programme apporte un cadre pédagogique pour aborder la connaissance et la gestion des émotions, l'intégration dans le groupe, l'acceptation des différences, il favorise également le mieux vivre ensemble et contribue au renforcement de l'estime de soi.
	Oser les questions vives Les questions vives constituent des questions émergentes, complexes, associées à des controverses, à des incertitudes. Elles sont un outil de mobilisation et d’action collective. Cette ressource présente des principes, approches et des expériences pédagogiques, utilisant des questions vives, pour développer la manière de problématiser la question, de mener une enquête et de favoriser l’esprit critique des élèves.
	L’enseignement moral Les enseignant.e.s et les directions d'établissement trouveront principalement dans les annexes des pistes pour le vivre ensemble (ce que signifie être élève, communiquer sur ses émotions, prévenir et résoudre les disputes, réfléchir et comprendre la règle et le droit, échanger sur les valeurs, etc.).
	Pratiquer le débat philo à l’école La philosophie à l'école est un domaine en plein essor. Ce livre propose une synthèse de la thématique, complétée par de nombreuses propositions concrètes pour la classe, avec des élèves dès 5 ou 6 ans, jusqu'à 10 ans.
Exemples de pratiques
	Nous n'avons pour l'instant aucun exemple de pratiques EDD pour ce cycle en lien avec le thème de l’intelligence artificielle dans notre base de données. Cette page sera régulièrement actualisée, venez la consulter à nouveau plus tard !
Activités pédagogiques d'intervenants externes
	Nous n'avons pour l'instant aucune activité pédagogique d’intervenants externes pour ce cycle en lien avec le thème de l’intelligence artificielle. Cette page sera régulièrement actualisée, venez la consulter à nouveau plus tard!

Cycle2

Liens au PER L'élève est capable de ... EN 22 — S'approprier les concepts de base de la science informatique. EN 23 — Utiliser des outils numériques pour réaliser des projets. FG 21 — Décoder la mise en scène de divers types de messages. FG 26-27 — Analyser des formes d'interdépendance entre le milieu et l'activité humaine. FG 28 — Développer la connaissance de soi et apprendre au contact des autres. FG 22 — Agir par rapport à ses besoins fondamentaux en mobilisant les ressources utiles. Capacités transversales : collaboration, communication, stratégies d’apprentissage, pensée créatrice, démarche réflexive.
Séquences d'enseignement
	Amitié (avec AI) (Download)  Dans cette séquence d'enseignement les apprenants se penchent sur la question de savoir ce qui caractérise une bonne amitié et à quoi pourrait ressembler une amitié avec l'IA.
	Éducation et morale (Download)  L'objectif de cette séquence d'enseignement est de discuter de ce qui constitue une bonne éducation et des "règles éducatives" qui devraient s'appliquer aux IA.
Ressources pédagogiques et films
	Le numérique est partout Cette unité d’enseignement propose des supports modulaires sur le thème de la numérisation (drones et robots livreurs, smart city, intelligence artificielle à l'hôpital, smart farming, extensions d'internet). Pour chaque module, la possibilité est donnée aux élèves d'exprimer leur opinion, de considérer les avantages mais aussi les risques et dangers de la numérisation et de formuler leurs propres arguments.
	Les compétences psycho-sociales Ce manuel de développement des compétences psychosociales (CPS) propose des outils pour apprendre à être bien avec soi et avec les autres. Les programmes CPS probants permettent d'améliorer l'estime de soi, la réussite scolaire, l'insertion professionnelle ,le climat scolaire et les relations interpersonnelles.
	Développer les compétences psycho-sociales Cet ouvrage passionnant est un support très bien documenté qui invite le corps enseignant à approfondir ses connaissances sur l'apprentissage des compétences psychosociales (CPS) et à les mettre en oeuvre dans sa classe/son école en améliorant son propre savoir-être.
	Oser les questions vives Les questions vives constituent des questions émergentes, complexes, associées à des controverses, à des incertitudes. Elles sont un outil de mobilisation et d’action collective. Cette ressource présente des principes, approches et des expériences pédagogiques, utilisant des questions vives, pour développer la manière de problématiser la question, de mener une enquête et de favoriser l’esprit critique des élèves.
	L’enseignement moral Les enseignant.e.s et les directions d'établissement trouveront principalement dans les annexes des pistes pour le vivre ensemble (ce que signifie être élève, communiquer sur ses émotions, prévenir et résoudre les disputes, réfléchir et comprendre la règle et le droit, échanger sur les valeurs, etc.).
	Les méthodes de débat participatives La ressource présente un riche éventail de méthodes de débat participatives, en suivant la logique: questionnement d'une thématique, partage des représentations et du ressenti des participant-e-s puis identification d'enjeux, leur sélection par l'apprentissage du consensus et choix d'actions communes.
	Apprentissage du débat et citoyenneté Cet ouvrage présente tout d'abord les compétences démocratiques (objectivation, empathie cognitive, formation des opinions, normes oratoires) et plusieurs formes de débat (argumenté, philosophique,) comme des expériences démocratiques.
Exemples de pratiques
	Nous n'avons pour l'instant aucun exemple de pratiques EDD pour ce cycle en lien avec le thème de l’intelligence artificielle dans notre base de données. Cette page sera régulièrement actualisée, venez la consulter à nouveau plus tard !
Activités pédagogiques d'intervenants externes
	Les Procès de la Tech (Empowerment foundation) Le Procès de la Tech est un concours de plaidoirie alliant éloquence et réflexion. Les élèves sont répartis en équipes de plaideurs dans le cadre d'un procès fictif qui traite de diverses questions d’éthique dans le numérique, notamment l'intelligence artificielle. Cet évènement permet aux élèves de se familiariser avec la technologie et de développer leur esprit critique en participant au procès d'un cas fictif.

Cycle3

Liens au PER L'élève est capable de ... EN 32 — Poser et résoudre des problèmes en science informatique. EN 33 — Exploiter des outils numériques pour collecter l'information, pour échanger et pour réaliser des projets. EN 31 — Analyser et évaluer des contenus médiatiques. FG 31 — Exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d'informations. FG 36 — Prendre une part active à la préservation d'un environnement viable. FG 38 — Expliciter ses réactions et ses comportements en fonction des groupes d'appartenance et des situations vécues. FG 32 — Répondre à ses besoins fondamentaux par des choix pertinents. SHS 35 — Analyser la problématique éthique et le fait religieux pour se situer (2). Capacités transversales : collaboration, communication, stratégies d’apprentissage, pensée créatrice, démarche réflexive.
Séquences d'enseignement
	ChatGPT (Download) Diapositives (Download) Dans cette séquence d'enseignement les apprenants se penchent sur la question des chances et des dangers liés aux chatbots de plus en plus performants.
	Amitié avec AI (Download)  Dans cette séquence d'enseignement les apprenants discutent de ce à quoi pourrait ressembler une amitié entre les humains et les IA.
	Morale et AI (Download)  Cette séquence d'enseignement permet aux apprenants de réfléchir à la morale qui devrait guider les actions de l'IA.
Ressources pédagogiques et films
	Le numérique est partout Cette unité d’enseignement propose des supports modulaires sur le thème de la numérisation (drones et robots livreurs, smart city, intelligence artificielle à l'hôpital, smart farming, extensions d'internet). Pour chaque module, la possibilité est donnée aux élèves d'exprimer leur opinion, de considérer les avantages mais aussi les risques et dangers de la numérisation et de formuler leurs propres arguments.
	IA de l'avenir Ce jeu de rôle (durée 1 période) peut être une activité d'amorce. Les élèves sont amenés à réfléchir aux enjeux entourant l'utilisation de l'intelligence artificielle et à son impact sur le marché du travail. Le Dossier en complément permet de réfléchir de façon nuancée à ses potentialités et ses enjeux éthiques.
	Développer les compétences psycho-sociales Cet ouvrage passionnant est un support très bien documenté qui invite le corps enseignant à approfondir ses connaissances sur l'apprentissage des compétences psychosociales (CPS) et à les mettre en oeuvre dans sa classe/son école en améliorant son propre savoir-être.
	Oser les questions vives Les questions vives constituent des questions émergentes, complexes, associées à des controverses, à des incertitudes. Elles sont un outil de mobilisation et d’action collective. Cette ressource présente des principes, approches et des expériences pédagogiques, utilisant des questions vives, pour développer la manière de problématiser la question, de mener une enquête et de favoriser l’esprit critique des élèves.
	Questions vives Cette plateforme propose un dispositif innovant et pédagogique autour des questions socialement vives. Elle définit de manière simple et objective à quoi sert une question vive, pourquoi et comment aborder ces questions dans l'enseignement.
	Les méthodes de débat participatives La ressource présente un riche éventail de méthodes de débat participatives, en suivant la logique: questionnement d'une thématique, partage des représentations et du ressenti des participant-e-s puis identification d'enjeux, leur sélection par l'apprentissage du consensus et choix d'actions communes.
	Apprentissage du débat et citoyenneté Cet ouvrage présente tout d'abord les compétences démocratiques (objectivation, empathie cognitive, formation des opinions, normes oratoires) et plusieurs formes de débat (argumenté, philosophique,) comme des expériences démocratiques.
Exemples de pratiques
	Nous n'avons pour l'instant aucun exemple de pratiques EDD pour ce cycle en lien avec le thème de l’intelligence artificielle dans notre base de données. Cette page sera régulièrement actualisée, venez la consulter à nouveau plus tard !
Activités pédagogiques d'intervenants externes
	Les Procès de la Tech (Empowerment foundation) Le Procès de la Tech est un concours de plaidoirie alliant éloquence et réflexion. Les élèves sont répartis en équipes de plaideurs dans le cadre d'un procès fictif qui traite de diverses questions d’éthique dans le numérique, notamment l'intelligence artificielle. Cet évènement permet aux élèves de se familiariser avec la technologie et de développer leur esprit critique en participant au procès d'un cas fictif.

Sec. II

Liens aux plans d'études Formation professionnelle: Plan d'études cadre Domaine Société: aspects Ethique, Technologie. Maturité professionnelle : Plan d'études cadre pour la maturité professionnelle Domaines spécifiques: Information et communication, Sciences sociales. Domaine complémentaire: Technique et environnement (dont impacts de la fabrication et du recyclage des objets connectés et supports de l’IA). Ecoles de maturité: Plan d'études cadre Philosophie ; Application des mathématiques. Écoles de culture générale: Plan d'études cadre pour les écoles de culture générale Deuxième domaine d'études: Informatique. Troisième domaine d'études: Philosophie.
Séquences d'enseignement
	ChatGPT (Download) Diapositives (Download) Dans cette séquence d'enseignement les apprenants se penchent sur la question des chances et des dangers liés aux chatbots de plus en plus performants.
	Amitié avec AI (Download)  Dans cette séquence d'enseignement les apprenants discutent de ce à quoi pourrait ressembler une amitié entre les humains et les IA.
	Morale et AI (Download)  Cette séquence d'enseignement permet aux apprenants de réfléchir à la morale qui devrait guider les actions de l'IA.
	Estime de soi et IA (Download)  Dans cette séquence d'enseignement les apprenants discutent de la manière dont leur propre estime de soi peut être renforcée et de l'influence que les IA peuvent avoir sur leur propre estime de soi.
Ressources pédagogiques et films
	Les robots parmi nous. Pour une éthique des machines Si les robots sont "parmi nous", comment rendre compte des défis qu'ils nous lancent et comment les appréhender ? Cet ouvrage, facile d'accès, se divise en 8 chapitres : Rencontrer ASIMO, Qu'est-ce qu'un robot, Autonomie et responsailité du robot, Design et interaction, Les robots dans le droit, Les défis de justice sociale, Les grands récits de société, Deux scénarios pour préparer l'avenir.
	IA de l'avenir Ce jeu de rôle (durée 1 période) peut être une activité d'amorce. Les élèves sont amenés à réfléchir aux enjeux entourant l'utilisation de l'intelligence artificielle et à son impact sur le marché du travail. Le Dossier en complément permet de réfléchir de façon nuancée à ses potentialités et ses enjeux éthiques.
	IA et enjeux de l'automatisation Ce dossier propose des parties théoriques sur l'IA et l'automatisation, suivies de jeux de rôle pour découvrir les enjeux, identifier les points de vue de différents acteurs, construire un argumentaire cohérent à l’aide de différents supports
	Oser les questions vives Les questions vives constituent des questions émergentes, complexes, associées à des controverses, à des incertitudes. Elles sont un outil de mobilisation et d’action collective. Cette ressource présente des principes, approches et des expériences pédagogiques, utilisant des questions vives, pour développer la manière de problématiser la question, de mener une enquête et de favoriser l’esprit critique des élèves.
	Pour une didactique de l’éthique et de la citoyenneté Cet ouvrage fouillé propose dans une première partie la présentation des courants principaux explicitant le développement du jugement moral et citoyen des enfants et des jeunes. En en ressortant les spécificités d'une didactique de la morale et de la citoyenneté, il permet à tout formateur-trice de mieux comprendre et interagir avec les valeurs, le sens, l'éthique, les normes et la participation citoyenne.
	Questions vives Cette plateforme propose un dispositif innovant et pédagogique autour des questions socialement vives. Elle définit de manière simple et objective à quoi sert une question vive, pourquoi et comment aborder ces questions dans l'enseignement.
	Esprit critique C'est un ouvrage fouillé et fort intéressant que propose Canopé pour développer l'esprit critique avec les jeunes. L'école confrontée aux nouveaux enjeux posés par la circulation croissante des informations sur le web se doit d'opter pour une démarche critique et l'utilisation d'outils de guidage et d'orientation.
	Les méthodes de débat participatives La ressource présente un riche éventail de méthodes de débat participatives, en suivant la logique: questionnement d'une thématique, partage des représentations et du ressenti des participant-e-s puis identification d'enjeux, leur sélection par l'apprentissage du consensus et choix d'actions communes.
	Apprentissage du débat et citoyenneté Cet ouvrage présente tout d'abord les compétences démocratiques (objectivation, empathie cognitive, formation des opinions, normes oratoires) et plusieurs formes de débat (argumenté, philosophique,) comme des expériences démocratiques.
Exemples de pratiques
	Nous n'avons pour l'instant aucun exemple de pratiques EDD pour ce cycle en lien avec le thème de l’intelligence artificielle dans notre base de données. Cette page sera régulièrement actualisée, venez la consulter à nouveau plus tard !
Activités pédagogiques d'intervenants externes
	Les Procès de la Tech (Empowerment foundation) Le Procès de la Tech est un concours de plaidoirie alliant éloquence et réflexion. Les élèves sont répartis en équipes de plaideurs dans le cadre d'un procès fictif qui traite de diverses questions d’éthique dans le numérique, notamment l'intelligence artificielle. Cet évènement permet aux élèves de se familiariser avec la technologie et de développer leur esprit critique en participant au procès d'un cas fictif.

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L’Education en vue d’un développement durable (EDD) aide entre autres à mieux saisir la complexité d’un sujet dans une perspective durable. À cet effet, des connaissances de base quant au fond s’avèrent indispensables. C’est pourquoi le texte suivant propose une vue d’ensemble de la thématique, en lien avec ce dossier thématique et le Ventuno.

1. Intelligence Artificielle

Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle et comment fonctionne-t-elle ? En raison de son caractère évolutif, il n’existe pas de définition largement admise de la notion d’Intelligence Artificielle. Une approche possible du terme Intelligence Artificielle (IA) consiste à dire que quelque chose est doté d’intelligence artificielle lorsqu’elle se comporte d’une manière que l’on qualifie d’intelligente chez un être humain. En font partie habituellement les capacités d’apprendre, de s’adapter à de nouvelles situations, de tirer des conclusions de certaines expériences de façon autonome et d’être capable de généraliser. Le robot de conversation (Chatbot) ChatGPT qui s’est fait connaître fin 2022 sert d’exemple. Comme lui-même l’écrit, « j’ai été mis au point par OpenAI et m’appuie sur un vaste réseau neuronal qui a été entraîné à l’apprentissage machine à partir de grandes quantités de textes. Ma capacité de répondre à des questions et d’exécuter certaines tâches se fonde sur les schémas et les relations que j’ai repérés dans ces textes. Ces textes sont issus d’une grande quantité de sources, par exemple des livres, des articles et des sites Internet. » (ChatGPT, mars 2023) Par cette réponse, ChatGPT fait référence à un apprentissage non supervisé. Lors de ce processus, les IA extraient des schémas à partir d’une quantité de données. Lors du processus supervisé, des humains classent les données en fonction de certains critères ; notons que les IA devraient prévoir ces catégories de manière particulièrement précise. Ce qu’on a essayé (et essaie) de faire, c’est garantir que ChatGPT par exemple puisse répondre aux questions de manière correcte quant au fond et de manière appropriée quant au langage. Il est important de noter avant tout qu’il existe différentes sortes d’IA. Il existe d’une part l’IA moderne qui apprend à partir de données (deep learning, réseaux neuronaux). Par ailleurs, il existe l’IA classique qui tire des conclusions logiques à partir de règles formalisées. La combinaison des deux n’est pas encore apparue. Les développeurs et développeuses d’IA comprennent aujourd’hui de moins en moins comment certaines IA parviennent à leurs conclusions. Source: éducation21 Pour déterminer si une IA relève de l’explication fournie plus haut ou pas, Alan Turing a mis au point en 1950 le test dit de Turing. La question fondamentale était de savoir si les machines étaient capables de penser. Pour le découvrir, les humains doivent communiquer avec les machines. Si, durant la conversation, ils ne détectent aucune différence par rapport à des dialogues avec des humains, la machine devrait être qualifiée d’intelligente artificielle. La réalisation de ce test peut se faire de façon simple quand une personne s’installe devant un ordinateur dont l’écran est divisé en deux et mène une conversation numérique, sur une moitié de l’écran avec un humain, sur l’autre moitié avec un programme, en l’occurrence une IA. C’est ainsi que la personne chargée de tester peut se faire le mieux une idée et évaluer si l’interlocuteur est un être humain ou pas, lequel l’est ou ne l’est pas. À l’aide d’une expérience de pensée (la chambre chinoise), John Searle a essayé de montrer qu’une machine ne pouvait en aucun cas avoir une conscience comme les humains : supposons qu’un ordinateur se trouve dans une pièce et traduise des idéogrammes chinois dans d’autres idéogrammes chinois selon des explications et transmette le résultat à une personne à l’extérieur de la pièce. La personne qui se trouve à l’extérieur parle parfaitement chinois et se laisse convaincre par la réponse obtenue qu’une personne de langue chinoise doit se trouver dans la pièce. L’ordinateur placé dans la pièce réussit le test de Turing. Mais Searle doute ici de la compréhension de l’ordinateur. L’ordinateur fait ce qu’on lui a ordonné de faire mais il lui manque la conscience des processus en cours. Si l’ordinateur dans la pièce était remplacé par un être humain qui ne parle pas chinois mais est capable de traduire correctement les idéogrammes grâce à un manuel de traduction, il manquerait également à cette personne la conscience de ce qu’elle a fait précisément sur le plan du contenu. C’est pourquoi Searle en conclut qu’une IA forte ne peut pas exister, mais seulement une IA faible qui résout des problèmes d’application concrets. Cette dernière n’a pas besoin de conscience pour exécuter ses tâches L’ordinateur de l’expérience de pensée correspond donc à une IA faible. En principe, ce sont surtout les IA faibles qui font aujourd'hui l'objet de travaux et de recherches. Source: éducation21 L’enseignant.e qui souhaite aborder les chances et les dangers des chatbots comme ChatGPT trouvera ici (cycle 3 et degré sec. II) une séquence d’enseignement appropriée. Quelle est l’utilisation des IA aujourd’hui ? Les utilisations de l’IA sont aujourd’hui déjà remarquables : Si un smartphone recueille les données appropriées, il est capable, sur la base de la réduction du nombre de pas quotidiens et d’un rythme cardiaque plus élevé de l’utilisateur.trice, de déduire la présence d’une maladie. En principe, l’IA vient en aide en médecine pour le diagnostic de certaines maladies, pour l’identification de facteurs de risque de maladies ou pour choisir les options de traitement les meilleures. En tant qu’auxiliaires de la justice, les IA apportent leur soutien dans certains endroits aux autorités judiciaires en analysant les dossiers pertinents relatifs à un cas et en en tirant ensuite une recommandation juridique. Des IA créent des objets artistiques (musique, tableaux, films, etc.). Les IA gagnent dans les jeux les plus divers contre les meilleur.e.s candidat.e.s humain.e.s de la planète (par ex. échecs et go ). Sous la forme de programmes d’apprentissage (par ex. Khan Academy) les IA proposent des exercices individualisés adaptés au niveau d’apprentissage et à la concentration et permettent ainsi un processus d’apprentissage fructueux. Des robots câlins, des hologrammes, des avatars numériques et d’autres êtres basés sur l’IA complètent les relations interpersonnelles. Les partis politiques peuvent utiliser des analyses de l’IA afin de contacter directement un électorat potentiel qui partage des valeurs similaires. Des robots de guerre autonomes peuvent remplacer des soldats. Pour l’heure, il n’a pas été clarifié s’ils avaient le droit de blesser ou même de tuer des humains ou de causer des dommages collatéraux. Des systèmes de recommandation proposent aux usagers ce qu’ils pourraient consommer dans l’immédiat en fonction de leurs intérêts (par ex. les plateformes de streaming). Des Chatbots effectuent certaines tâches de conseil ou de production en matière de textes (par ex. ChatGPT). Des IA exécutent des tâches quotidiennes (par ex. véhicules autonomes et robots aspirateurs). Tous ces exemples montrent que les IA ont déjà trouvé leur place dans de nombreux domaines de la vie. Probablement qu’ils prendront encore beaucoup plus de place ces prochaines années. Il faut ajouter que plus elle est utilisée, plus l’IA devient nuancée, précise et efficace. De ce fait, ses possibilités d’utilisation s’étendent constamment. Sources (en allemand) Arte: Die Magie von Gesicht und Stimme (2021), Haben Computer Vorurteile? (2022), Haben Maschinen Gefühle? (2022), Können Algorithmen gesund machen? (2022), Mit offenen Augen: KI-Kunst (2022), Werden wir Roboter lieben? (2022) Breitenstein, Peggy H.; Rohbeck, Johannes (2011): Philosophie. Geschichte, Disziplinen, Kompetenzen. J.B. Metzler Verlag, Stuttgart. OpenAI: ChatGPT. (Etat: 15.03.2023) Finsterbusch, Stephan (2022): Das Gold im Smartphone. In: faz.net. (Etat: 04.01.2023) Kühl, Eike (2022): Klimahelfer oder Klimasünder? In: zeit.de, Hamburg. (Etat: 13.07.2022) Misselhorn, Catrin (2018): Grundfragen der Maschinenethik. Reclam. Stuttgart. Precht, Richard David (2020): Künstliche Intelligenz und der Sinn des Lebens. Goldmann Verlag, München. Schönherr, Maximilian (2017): Neue Bach-Choräle aus dem Computer. In: deutschlandfunk.de. (Etat: 04.01.2023) Warwick, Kevin (2012): Artificial intelligence: The Basics. Routledge. London. Wikipedia: Uncanney Valley (Etat: 04.01.2023)

2. Intelligence Artificielle et morale

Comment les IA apprennent-elles la morale? Robots dans le domaine des soins, robots de guerre, robots câlins, robots aspirateurs ou voitures autonomes : plus les IA exécutent de tâches pour les humains plus il est important de réfléchir, de discuter et de décider à quelles règles morales les IA doivent se conformer et jusqu’à quel point la société et les individus doivent dépendre d’elles dans la vie courante. En effet, les IA sont en interaction avec les humains et l’environnement et influencent par leurs décisions la vie de la société et de l’individu. Pour « inculquer » la morale à une IA, il y a deux possibilités : Selon la méthode de bas en haut (bottom-up), des humains classent des situations en fonction de préférence morales (par ex. de personnes interrogées). Ces données servent ensuite d’entraînement. Comme exemple, nous prendrons ici l’expérience de pensée Moral Machine. Dans le cas présent, se pose le problème de la discrimination algorithmique. Elle intervient indépendamment de la catégorisation morale des données. Au niveau des données, elle n’a pas grand-chose à voir avec la morale. Ce qui se produit, c’est que les pronostics d’une IA fondés sur les données d’entraînement contreviennent aux principes de la non-discrimination. Ceci est dû au fait que les IA reprennent obligatoirement les préjugés (in)conscients ou les convictions des personnes qui les alimentent en données. Dans le cadre de la méthode de haut en bas (top-down), on enseigne à l’IA des règles précises. Dans ce cas, il n’y a pas d’entraînement. Dans une situation donnée, l’IA décide uniquement en fonction de règles concrètes qu’elle doit respecter strictement. Comme exemple, prenons les lois sur les robots d’Isaac Asimov, tirées de sa nouvelle intitulée Cercle vicieux (Runaround) (1942) : 1. Un robot n’a pas le droit de blesser (sciemment) un être humain ou, en s’abstenant d’agir, d’accepter (sciemment) qu’un dommage soit infligé à un être humain. 2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un humain – à moins qu’un tel ordre soit en contradiction avec la règle n°1. 3. Un robot doit protéger son existence, tant que cette protection n’est pas en contradiction avec la règle n°1 ou n°2. Le problème de cette approche réside dans la sensibilité au contexte. Concernant leurs convictions et leurs actions morales, les humains sont souvent des pluralistes méta-éthiques. Cela signifie qu’ils n’évaluent pas toujours des situations concrètes selon les mêmes critères. Par exemple, pour beaucoup de personnes, on devrait par exemple en principe s’abstenir de mentir. Mais dès qu’une vie humaine est en jeu, un mensonge semble moins grave que le risque encouru par la vie d’une personne. Cette sensibilité au contexte ne fonctionne pas avec l’approche de haut en bas (top-down). Dans toutes ces réflexions, il faut prendre en compte que l’éthique de l’IA, la sociologie et la psychologie morales ainsi que la programmation en sont encore à leurs balbutiements. L’enseignant.e qui souhaite aborder en classe des questions relatives à la morale et à l’IA trouvera ici (cycle 1 et 2) et ici (cycle 3 et degré sec. II) une séquence d’enseignement appropriée. Source: éducation21 Qui porte la responsabilité ? Les réflexions précédentes laissent déjà entendre un autre problème : supposons qu’une IA cause un dommage, blesse, voire tue des êtres vivants. Qui porte alors la responsabilité et doit des réparations pour les dommages ? Les programmeurs et programmatrices ? L’IA elle-même ? La société dans son ensemble ? Personne ? La réponse à ces questions varie selon que la société impute à l’AI des intentions et des motivations et que les IA sont surveillées ou pas. Quant à savoir si les IA ont une conscience ou même une conscience de leur valeur, les spécialistes se disputent à ce sujet depuis des décennies. Si, à un moment donné, les IA ont une conscience et une conscience de leur valeur, les questions posées auront un poids supplémentaire. Si l’IA est considérée comme capable de responsabilité, ceci nous conduira à une nouvelle répartition de la responsabilité, ce qui influencera l’attribution de la responsabilité chez les humains. Ces diverses réflexions mettent en lumière la nécessité, pour la société, de prendre des décisions concernant la manière de gérer l’IA. Ces réflexions expliquent aussi pourquoi beaucoup d’IA ne sont pas encore pleinement utilisées dans la vie courante, alors que les conditions techniques préalables sont réunies. Sources (en allemand) Arte: Die Magie von Gesicht und Stimme (2021), Haben Computer Vorurteile? (2022), Haben Maschinen Gefühle? (2022), Können Algorithmen gesund machen? (2022), Mit offenen Augen: KI-Kunst (2022), Werden wir Roboter lieben? (2022) Breitenstein, Peggy H.; Rohbeck, Johannes (2011): Philosophie. Geschichte, Disziplinen, Kompetenzen. J.B. Metzler Verlag, Stuttgart. OpenAI: ChatGPT. (Etat: 15.03.2023) Finsterbusch, Stephan (2022): Das Gold im Smartphone. In: faz.net. (Etat: 04.01.2023) Kühl, Eike (2022): Klimahelfer oder Klimasünder? In: zeit.de, Hamburg. (Etat: 13.07.2022) Misselhorn, Catrin (2018): Grundfragen der Maschinenethik. Reclam. Stuttgart. Precht, Richard David (2020): Künstliche Intelligenz und der Sinn des Lebens. Goldmann Verlag, München. Schönherr, Maximilian (2017): Neue Bach-Choräle aus dem Computer. In: deutschlandfunk.de. (Etat: 04.01.2023) Warwick, Kevin (2012): Artificial intelligence: The Basics. Routledge. London. Wikipedia: Uncanney Valley (Etat: 04.01.2023)

3. L’Intelligence Artificielle et les humains

En quoi les humains se différencient-ils de l’IA ? Les humains perçoivent le monde qui les entoure par leur corps, leurs différents organes sensoriels. Le cerveau, en tant que réseau neuronal, traite les impressions et déclenche des pensées ou des sentiments. Les IA captent les impressions à l’aide de caméras, de capteurs et de données fournies par les usagers et usagères. Dans un réseau neuronal artificiel ayant la forme d’un programme, les IA traitent les impressions et en tirent leurs conclusions, respectivement agissent en fonction de ces conclusions. L’ordinateur est pour l’IA ce que le corps est pour l’esprit humain. En raison de cette similitude, certains spécialistes sont d’avis que la pensée, le ressenti et la conscience d’un humain peuvent être générés artificiellement. Mais indépendamment de la conscience et de la conscience de leur valeur, les IA deviennent, en raison des quantités de données toujours plus grandes, plus intelligentes et leur supériorité intellectuelle sur les humains se manifeste toujours plus. En revanche, les mouvements continuent de représenter une grande difficulté pour les IA et les robots. En cela, les humains sont encore largement supérieurs à l’IA. Les jeunes enfants apprennent très tôt à tenir quelque chose dans leurs mains, à saisir quelque chose pour appréhender le monde. Certains robots sont capables, aujourd’hui déjà, de saisir des objets mais ils ne le font pas avec la rapidité, la sûreté et la précision des humains. En outre, la raison d’être des IA, c’est de résoudre des problèmes ou d’exécuter des tâches. Il n’en est pas ainsi chez les humains. Les humains peuvent se livrer à des activités sans réfléchir, c’est-à-dire des activités qui n’ont pas de but en soi : paresser sur une plage, jouer à des jeux sur leur téléphone, aller se promener. Les systèmes des IA sont en outre orientés en fonction de tâches spécifiques. Un type d’IA « généraliste » qui serait en cela encore plus semblable aux humains n’existe pas pour l’heure. Et à la différence des humains qui agissent en anticipant, l’apprentissage machine est toujours tourné vers le passé. Les IA dégagent un schéma à partir d’actions passées. Et surtout, le problème qui se pose est celui de l’anthropomorphisme. Savoir si les IA sont en principe capables de penser, d’apprendre, de décider, etc. ou s’il est possible de vraiment parler ici de compétences proches de celles des humains fait en permanence l’objet de discussions. Du point de vue technique, les IA ne sont finalement que des modèles statiques très complexes qui calculent une quantité colossale de corrélations. Indépendamment de toutes les différences et de tous les points communs, des IA comme Replika complètent aujourd’hui déjà des relations interpersonnelles. Que ce soit comme ami, comme partenaire ou comme mentor, les IA du type de Replika se glissent dans le rôle que les usagers et usagèrs souhaitent et acceptent de payer. L’enseignant.e qui souhaite aborder des questions relatives à l’amitié et à l’IA trouvera ici (cycles 1 et 2) et ici (cycle 3 et degré sec. II) une séquence d’enseignement appropriée. Source: éducation21 Comment l’IA influence-t-elle l’estime de soi des humains ? Il est très fréquent que l’on ne considère pas la capacité humaine à l’oisiveté comme une compétence digne de ce nom ou même une vertu. C’est pourquoi l’IA risque de remettre en cause l’estime de soi humaine. Le fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, énonçait trois affronts envers l’humanité qui auraient démontré aux humains qu’ils n’étaient pas le phénomène d’exception qu’ils pensaient peut-être être. D’abord, la révolution copernicienne a mis en évidence que l’être humain n’était pas le centre de l’univers. En second lieu, Darwin a prouvé par ses réflexions sur la théorie de l’évolution les ressemblances des êtres humains avec les animaux. Les humains ne sont pas des êtres semblables à Dieu mais font partie du règne animal. Troisièmement, et ici, c’est Freud lui-même qui intervient, sa théorie de l’inconscient montre que le libre arbitre de l’être humain n’est peut-être pas si libre que cela. Aujourd’hui, une centaine d’années plus tard, des personnes contemporaines actives dans les sciences voient un quatrième affront envers les humains : l’IA qui, (au moins) dans le domaine intellectuel, rappelle à l’être humain sa prétention. Il y a lieu de souligner que le développement de l’IA a progressé pas à pas depuis les années 1950. Au fil des différents stades de ce développement, la définition de ce qui caractérise l’intelligence humaine a également évolué afin de tenir compte de la différence entre l’intelligence humaine et celle de la machine. Aujourd’hui, il ne reste plus à l’être humain que l’exclusivité des émotions et des sentiments. Bien que l’IA, de l’avis de beaucoup, devrait surtout avoir pour but de faciliter la vie des humains, il convient de se demander si cet allégement a ou aura des conséquences – et lesquelles - pour l’estime de soi humaine, surtout si les humains se définissent par leurs résultats et leurs performances. Des IA comme ChatGPT ou l’ami avec lequel on s’entretient, Replika, remettent en question sa propre valeur et celle de ses semblables. Il faut ajouter à cette réflexion le fait que les IA deviennent plus humaines mais que les humains peuvent aussi devenir semblables à des robots. Aujourd’hui déjà, il apparaît chez de jeunes enfants qui grandissent en compagnie de robots en peluche ou d’autres types de robots, qu’ils bougent et parlent à la manière de ces êtres électroniques parce qu’ils imitent (veulent imiter) leur comportement. C’est pourquoi il est d’autant plus important d’entretenir, au sens propre, une attitude saine envers l’IA. Cet affront potentiel causé par l’IA se manifeste aussi dans un autre phénomène : l’IA devient certes, en matière de performances intellectuelles, de plus en plus semblable aux humains, les surpasse et s’introduit toujours plus dans la vie courante. Cependant, il en va tout autrement de l’acceptation de personnages artificiels ayant des traits humains. En principe, les humains acceptent mieux les capacités des personnages artificiels si ces derniers ressemblent à des humains. Mais si un certain degré de ressemblance est dépassé, la vue du personnage artificiel suscite un malaise, de la peur ou d’autres réactions similaires. Ce phénomène paradoxal est appelé « vallée de l’étrange » (Uncanney Valley). Le fait que l’acceptation de l’IA et des robots diminue d’un coup à partir d’un certain degré d’anthropomorphisme s’explique par exemple par les attentes humaines. Si quelque chose a l’apparence d’un robot, les humains ont d’autres exigences à son égard que s’il ressemble à un être humain. Car dans ce cas, les humains s’attendent à un comportement humain. Si cela n’a pas lieu, l’acceptation diminue. L’apparence physique ou numérique des robots, avatars et autres, a donc une grande influence sur la manière dont les humains les perçoivent et y réagissent. Indépendamment de leur apparence physique, les IA - en l’occurrence les robots - exécutent aujourd’hui déjà des travaux qui, auparavant, étaient effectués uniquement par des humains. Nous citerons ici parmi beaucoup d’autres des tâches de transport et d’entreposage, des services financiers et des évaluations juridiques. Il n’est pas possible de prévoir précisément le nombre de professions qui pourraient être exercées à moyen ou à long terme par des IA, mais le potentiel semble colossal. Ceci amène la question suivante : qu’est-ce que cela signifie pour la population active ? Est-ce que la révolution numérique créera effectivement autant de nouvelles professions et d’emplois que ceux qui seront (ou pourraient être) repris par des IA ? Il n’est pas possible de répondre avec certitude à cette question. En outre, beaucoup de personnes devraient effectuer une reconversion professionnelle ou suivre une formation continue pour pouvoir travailler dans les nouvelles professions. Ce processus devrait être financé, ce qui n’est pas réalisable de la même manière pour tous les humains. Ou peut-être que cela générera même un nouveau prolétariat, celui des codeurs. Ce terme désigne les personnes qui, dans de mauvaises conditions de travail et pour de bas salaires, préparent des données pour entraîner les IA, des tâches qui s’avèrent extrêmement répétitives. L’enseignant.e qui souhaite aborder en classe des questions relatives à l’estime de soi humaine et à l’IA trouvera ici (degré sec. II) une séquences d’enseignement appropriée. Sources (en allemand) Arte: Die Magie von Gesicht und Stimme (2021), Haben Computer Vorurteile? (2022), Haben Maschinen Gefühle? (2022), Können Algorithmen gesund machen? (2022), Mit offenen Augen: KI-Kunst (2022), Werden wir Roboter lieben? (2022) Breitenstein, Peggy H.; Rohbeck, Johannes (2011): Philosophie. Geschichte, Disziplinen, Kompetenzen. J.B. Metzler Verlag, Stuttgart. OpenAI: ChatGPT. (Etat: 15.03.2023) Finsterbusch, Stephan (2022): Das Gold im Smartphone. In: faz.net. (Etat: 04.01.2023) Kühl, Eike (2022): Klimahelfer oder Klimasünder? In: zeit.de, Hamburg. (Stand: 13.07.2022) Misselhorn, Catrin (2018): Grundfragen der Maschinenethik. Reclam. Stuttgart. Precht, Richard David (2020): Künstliche Intelligenz und der Sinn des Lebens. Goldmann Verlag, München. Schönherr, Maximilian (2017): Neue Bach-Choräle aus dem Computer. In: deutschlandfunk.de. (Etat: 04.01.2023) Warwick, Kevin (2012): Artificial intelligence: The Basics. Routledge. London. Wikipedia: Uncanney Valley (Etat: 04.01.2023)

4. Intelligence Artificielle et environnement

Comment l’IA influence-t-elle l’utilisation des ressources ? Notre attitude face à l’IA n’influence pas seulement les humains mais également l’environnement. Ceci apparaît déjà lors de l’entraînement de l’IA. La qualité d’une IA est liée à la quantité des données qu’elle reçoit pour les traiter. Pour que l’apprentissage machine réussisse, il faut des quantités colossales de données qui doivent être enregistrées quelque part. Les grandes entreprises construisent des halles réservées aux serveurs. Et là, les besoins en électricité sont élevés. Quand les serveurs sont en marche, ils dégagent de la chaleur. Afin d’éviter que les appareils ne chauffent trop, les halles doivent être refroidies à une certaine température. Ceci entraîne des besoins supplémentaires en énergie très élevés. C’est pourquoi de nombreuses entreprises construisent leurs halles à serveurs dans des endroits plus frais, en Europe, par exemple en Scandinavie. D’un point de vue économique, elles diminuent ainsi les frais d’énergie. Du point de vue écologique, les ressources nécessaires sont réduites et cela générera moins d’émissions. À cela s’ajoute le fait que la chaleur générée par certaines halles de serveurs permet d’alimenter des réseaux de chauffage à distance, ce qui permet de chauffer d’autres bâtiments. Mais la production de supports d’IA représente elle aussi une nuisance pour l’environnement. L’exemple du smartphone montre déjà à lui seul les atteintes à la nature qui sont nécessaires pour que ce dernier puisse être produit. Un smartphone (fondé sur l’IA) nécessite les métaux les plus divers pour fonctionner. Ces métaux sont extraits entre autres dans les forêts pluviales de la Guinée et du Brésil, ce qui signifie déforestation et utilisation de procédés de traitement toxiques. Souvent aussi, les conditions de travail sont assimilables à de l’exploitation. Pour un smartphone ayant un poids moyen de 110 grammes, il faut remuer et traiter 140 kilos de terre. Autrement dit, rien que la fabrication des appareils qui peuvent contenir de l’IA constitue une atteinte à l’environnement. Quelles sont les conséquences d’une hausse de l’efficacité ? D’un côté, une hausse de l’efficacité grâce à l’IA économise des ressources et utilise moins d’énergie. De nombreux chercheurs et chercheuses espèrent aujourd’hui, par rapport au changement climatique, des analyses précises et utiles grâce à l’IA ainsi que des idées débouchant sur des solutions. Dans l’agriculture, l’utilisation de l’IA peut par exemple faciliter le travail aussi bien sur le plan administratif que manuel (de routine). Dans le domaine administratif, la saisie des données et le téléchargement des données sont automatisés sur des plateformes professionnelles spécifiques. Les données exactes permettent en outre de recenser de manière extrêmement précise les conditions concernant le sol, la météo et d’autres particularités locales. Dans l’agriculture, ceci permet de réduire les besoins en pesticides et en engrais et d’optimiser les rations de fourrage des animaux et les chaînes d’approvisionnement. Mais certains travaux de routine sont effectués de manière plus efficace par des machines dotées de fonctions d’assistance basées sur l’IA, par exemple au moyen de robots chargés de la traite et du fourrage. Quant aux drones, ils lancent des bombes de graines et allègent ainsi la partie manuelle du travail. Une hausse accrue de l’efficacité comporte donc des effets positifs pour l’environnement. Mais l’IA peut aussi contribuer à proposer aux consommateurs et consommatrices des recommandations individualisées de produits et de services plus durables et donc guider leur comportement dans ce sens. D’un autre côté, une hausse de l’efficacité entraîne en partie un effet rebond. Cela signifie que la hausse de l’efficacité d’une production ou d’un service convainc dans un premier temps sous l’angle écologique mais que les conséquences qui en découlent ont un effet inverse. L’effet rebond direct entraîne une hausse de la demande du produit donné parce que la production plus efficace et donc le produit ou le service coûte moins. Concernant l’IA, un effet rebond pourrait par exemple apparaître au niveau des voitures autonomes, en admettant que les déplacements avec ces véhicules soient moins polluants et plus sûrs qu’avec des voitures conventionnelles. Il se pourrait qu’un nombre accru de personnes abandonnent les moyens de transports publics au profit de voitures autonomes. Peut-être que l’on effectuerait des déplacements plus longs parce que le temps de déplacement pourrait être utilisé au profit d’autres activités. Et, de manière générale, il y aurait éventuellement davantage de personnes qui utiliseraient ces véhicules autonomes alors qu’elles ne seraient pas en mesure de conduire des voitures conventionnelles, par ex. des personnes âgées, des enfants ou des personnes ayant un handicap physique. Selon l’effet rebond indirect, la hausse de l’efficacité a pour effet que l’énergie économisée et les coûts économisés sont utilisés autrement. Ainsi, l’utilisation de voitures autonomes pourrait entraîner davantage de voyages ou d’excursions lors des congés, ce qui s’accompagnerait d’une hausse de la consommation et des dépenses. Est-ce que cela serait profitable à l’environnement, il convient d’en douter. Ces réflexions montrent que les stratégies visant à accroître l’efficacité ne peuvent pas être mises en place sans stratégies concernant la sobriété. Cela signifie qu’une solution basée uniquement sur la technologie ne réussit pas vraiment à convaincre. Une gestion responsable des technologies plus efficaces par les consommateurs et consommatrices est pour le moins aussi importante. Sources (en allemand) Arte: Die Magie von Gesicht und Stimme (2021), Haben Computer Vorurteile? (2022), Haben Maschinen Gefühle? (2022), Können Algorithmen gesund machen? (2022), Mit offenen Augen: KI-Kunst (2022), Werden wir Roboter lieben? (2022) Breitenstein, Peggy H.; Rohbeck, Johannes (2011): Philosophie. Geschichte, Disziplinen, Kompetenzen. J.B. Metzler Verlag, Stuttgart. OpenAI: ChatGPT. (Etat: 15.03.2023) Finsterbusch, Stephan (2022): Das Gold im Smartphone. In: faz.net. (Etat: 04.01.2023) Kühl, Eike (2022): Klimahelfer oder Klimasünder? In: zeit.de, Hamburg. (Etat: 13.07.2022) Misselhorn, Catrin (2018): Grundfragen der Maschinenethik. Reclam. Stuttgart. Precht, Richard David (2020): Künstliche Intelligenz und der Sinn des Lebens. Goldmann Verlag, München. Schönherr, Maximilian (2017): Neue Bach-Choräle aus dem Computer. In: deutschlandfunk.de. (Etat: 04.01.2023) Warwick, Kevin (2012): Artificial intelligence: The Basics. Routledge. London. Wikipedia: Uncanney Valley (Stand: 04.01.2023)

5. Autres ressources

Les sources suivantes fournissent des informations complémentaires sur certains aspects du sujet. Cap sur l'IA - Une aventure algorithmique (UNESCO) Dans le cadre du travail de l'UNESCO visant à exploiter les technologies émergentes pour le développement durable, ce roman graphique pour les décideurs politiques comme la jeunesse explore l'impact de l'intelligence artificielle sur l'humanité. « Intelligence artificielle » – adoption des lignes directrices pour l’administration fédérale Le Conseil fédéral a adopté les lignes directrices relatives à l’intelligence artificielle. Elles fournissent un cadre d’orientation pour l’administration fédérale. Orientations stratégiques sur l’IA destinée aux enfants Ces orientations élaborées par l’Unicef énoncent neuf exigences concernant l’IA destinée aux enfants Jeunes et médias - L’intelligence artificielle à l’école : pourquoi les compétences médiatiques deviennent toujours plus importantes Qu’est-ce que des outils tels que ChatGPT impliquent pour les écoles et le personnel enseignant ? CDIP - Ethique et intelligence artificielle L’intelligence artificielle peut probablement changer notre approche et notre compréhension du monde et de la réalité, mais elle ne changera ni le monde ni la réalité. Le dossier Educa « L'IA dans la formation » met en lumière certaines des possibilités, des incertitudes et des exigences que le développement de l’IA implique pour le système éducatif. Il propose une délimitation du concept d’IA dans la formation puis se penche sur la question des données et de leur protection dans l’utilisation de l’IA.

publié le 16.06.2023